Dead she said - Steve Niles & Bernie Wrightson

... quand réveil matin rime avec douche qui ferait du bien ...

Réveil patraque . Comme une vieille gueule de bois lancinante.
Chaque mouvement devient difficile, mais pour le détective Coogan, plus qu'une purge de première ordre dans un bar miteux lors d'une soirée trop arrosée, le trou béant laissant se déverser ses entrailles sur le tapis va petit à petit lui rappeler plus de détails sur la veille au soir ...

On retrouve Steve Niles au scénario, à qui l'on doit notamment la série des 30 jours de nuit  mais également El Superbeasto , co-écrit avec Rob Zombie himself ! (que tout le monde connaît, cela va sans dire ).

Bernie Wrightson trempera sa plume dans l'encrier afin de donner vie à cette histoire. Souvenez vous en, il est avec Len Wein le père de The Swamp Thing, cette chose verte qui court partout dans les marais.

Nos deux compères, étant plus que familiers avec le côté très sombre des comics, nous délivrent là une histoire entremêlée d'enquêtes de détective, disparitions mystérieuses, mutilations impensables pour finir par basculer dans l'horreur de ce que peux engendrer un cerveau adepte des sciences, une fois toute raison évaporée.

A son reveil, le détective Coogan, entrailles remballées et blessure pansée, part en chasse à la suite d'un coup de fil lui remémorant définitivement ce que la soirée précédente lui avait concoctée comme guet apens. Une funeste et macabre découverte le conduira droit sous la lampe de bureau à lumière blafarde d'un interrogatoire non dénué d'intérêt, Coogan y glanant quelques informations recoupant les siennes.  
Plus loin dans la campagne avoisinante, la mystérieuse disparition d'un couple en plein camping sauvage laissera derrière elle deux orphelins.
Notre limier remet à un de ses contacts, paléontologue de son état, une sorte de croc étrange récupéré sur les lieux du crime précédent, dans le but de comprendre de quelle mâchoire peut bien tomber une incisive pareille.    
Ce n'est que lorsque la deuxième attaque survient, elle aussi aux abords d'un camping moins sauvage cette fois-ci, que Coogan apprendra la provenance de cette mandibule gigantesque. Les experts sont formels, elle appartient à une fourmis, qui vu la taille de la griffe, doit au bas mot avoir la taille d'un chien de compagnie. 
Se mettant à nouveau en chasse, Coogan finira par confondre la responsable de cette tuerie organisée, qui n'est autre que son exécuteur de l'autre nuit. Arrivé à son repaire, il comprendra rapidement qu'il n'en est pas encore aux bout de ses surprises ... horrifiques !   

Initialement édité en trois parties, ce récit est rassemblé en un seul ouvrage, disponible aux éditions IDW Publishing, vous réconciliera avec la langue de Shakespeare, faute de traduction dans celle de Molière .
Une intrigue bien ficelée, une progression de toute beauté et très bien calculée, Dead she said est un bon polar d'horreur comme on souhaiterait en voir plus souvent !
A noter qu'une partie de l'ouvrage est disponible en lecture gratuite sur Google Books.       


Le détail qui tue: "ce n'est pas parce que l'on a pas pris de douche depuis 4 jours, que l'on doit puer de la sorte !"  - je laisse le soin à votre curiosité d'en comprendre la cause et surtout de voir la solution pour contrer ce problème olfactif dans les pages de Dead she said !

Darianello